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Godechot Olivier, Fleury Céline, 2005, « Les nouvelles inégalités dans la banque », Connaissance de l'emploi, Centre d'Études de l'Emploi, n°17, 4 p.
L’étude des bilans sociaux de trois
grandes banques françaises montre que
l’investissement sur les marchés
financiers a eu des conséquences
importantes sur leur politique salariale.
En vingt-cinq ans, dans l’une de ces
entreprises, le montant des dix plus
grosses rémunérations a été multiplié par
vingt-cinq, passant de 230 000 euros en
moyenne en 1978 à près de six millions
d’euros en 2001. Loin d’être des PDG et
des DG, ces Working Rich sont surtout
des chefs d’équipe dans les nouvelles
salles de marchés.
Au-delà du sort réservé à ces quelques
personnes, c’est l’ensemble de la
répartition des salaires qui devient plus
inégalitaire. Ces banques s’éloignent d’un
régime modéré d’inégalité similaire à
celui de la Fonction publique, dépassent
celui en vigueur chez les salariés du privé
et sont sur la voie de rattraper le niveau
américain d’inégalité. Un tel modèle est-il
durable ? Les banques doivent aussi tenir
compte des tensions sociales qu’une telle
répartition génère, y compris au plus haut
niveau de la hiérarchie.
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